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Le blog du G. P. S.

Le blog du G. P. S.

Depuis décembre 2008 à Toulouse, le GPS (Groupement Pour la défense du travail Social) se bat contre les atteintes portées aux personnes accompagnées du secteur social. Pour ce faire de multiples actions ont été menées en faveur du droit de ces personnes.


Appel du collectif de « la Patate Chaude » pour la réquisition des logements vides 29 mai 2011

Publié par G. P. S. sur 3 Juin 2011, 22:03pm

Catégories : #Archives ailleurs 2011

communiqué d'un collectif grenoblois

Notre collectif se veut un groupe de pression et de revendications politiques ainsi que d’actions politiques auprès des pouvoirs publics, de l’État et des collectivités territoriales, sur la nécessité de l’accès à la scolarisation, au logement pérenne, à l’accompagnement social, au minimum vital, à l’ouverture aux droits à la santé et au travail afin que les Roms soient pris dans les dispositifs de droit commun.

Au niveau international, la France mène une politique colonialiste et impérialiste pour contrôler des flux, s’enrichir, asseoir son pouvoir et imposer son modèle de société. Ses armes sont multiples : pressions politiques ou économiques, guerres et menaces, alliances… Cette politique extérieure de pillage des ressources (exemple AREVA au Niger) et d’exploitation de la main d’œuvre (exemple les sous-traitants de groupes français en Europe de l’Est) entraîne la déstructuration des sociétés dominées et un exode économique ou politique. Double peine pour ceux qui migrent vers l’Europe de Schengen : lorsqu’ils ne sont pas pourchassés, enfermés, puis refoulés, ils sont sur-exploités dans l’hôtellerie, la confection, le BTP, l’agriculture, avec conditions de vie catastrophiques et chantage permanent à l’expulsion.
Et ceux qui profitent de ce système en faisant pression sur l’ensemble des salaires sont les mêmes qui essaient de nous diviser en jouant sur le racisme et la xénophobie !

Face au racisme et à l’impérialisme occidental, notre collectif à sa modeste échelle mène une lutte de longue haleine. Plus particulièrement, il agit auprès et avec les Roms en direction des autorités, en lien avec différents collectifs et associations.


À présent, le collectif a décidé d’occuper une maison qui restait vide à Grenoble…explications :


Partout en France de nombreux logements sont laissés à l’abandon favorisant la spéculation immobilière. Laisser volontairement des bâtiments vides produit une rareté des offres de logement et provoque une hausse des prix de vente mais surtout de location, les besoins augmentant constamment. Dans l’agglomération Grenobloise ce sont près de 6000 logements qui sont laissés vacants (d’après l’INSEE en 2007)…
Et quelle est la réaction des pouvoirs publics et des collectivité territoriales, quand cet hiver le niveau 2 du plan grand froid a été atteint ? Ouvrir un garage pour héberger les Roms, mais seulement la nuit. Ce garage a été fermé à la fin du « grand froid » et n’a été réouvert que pour loger une petite partie des 80 demandeurs d’asile qui ont été maintes fois expulsés et déplacés de parcs en parcs et de campements en campements… Sans s’attarder plus sur les conditions particulièrement désastreuses dans lesquels ces Roms et demandeurs d’asile* ont été « accueillis », des questions primordiales se posent : que deviennent ces 6000 logements vides? Pourquoi certains bâtiments « promis » pour des relogements sont toujours murés? Pourquoi la spéculation immobilière continue quand des centaines de personnes sont à la rue en hiver comme en été ?

Français ou étrangers : un toit pour tous !Au printemps, la situation empire puisque de nombreuses personnes sont logées grâce aux dispositifs d’hébergement d’urgence et que ceux-ci ferment leurs portes à partir du mois de mars. Ce sont des centaines de personnes qui sont menacées de se retrouver à la rue. Ces dispositifs servent de cache-misère mais ne règlent en rien les problèmes de logement pérenne.

De nombreuses organisations et individus dont des Roms et des demandeurs d’asile ont interpellé les pouvoirs publics, en premier lieu la Préfecture, le Conseil Général, la Métro et les mairies concernées, depuis plus d’un an, sur la question du logement sur l’agglomération grenobloise. Le collectif est intervenu de nouveau auprès de la Métro au mois de septembre, sans résultat à la hauteur des besoins. Il a aussi interpellé le préfet pour qu’il réunisse tous les acteurs, sans réponse. Rien n’y fait, les différentes autorités se sont renvoyées sans cesse la balle. C’est seulement lorsque le collectif a entamé une occupation sans droit ni titre d’une maison appartenant au Conseil Général que celui-ci a entamé quelques démarches pour les familles occupantes.
A Grenoble comme ailleurs, la crise du logement s’aggrave : loyers exorbitants, listes d’attente infinies pour les logements sociaux, appartements insalubres, centres d’hébergement saturés, des centaines de personnes à la rue… La loi DALO étant inappliquée, le droit au logement reste ainsi un droit virtuel.
Le fait que des centaines d’individus, y compris des familles avec des enfants, des personnes âgées se trouvent aujourd’hui à la rue ou en situation de mal logement constitue à nos yeux une urgence à occuper des bâtiments vides. En France, une loi demande aux préfets de réquisitionner les logements vides en cas d’urgence, mais cette loi n’est pas respectée puisque la propriété privée et la spéculation restent prioritaires à leurs yeux.
C’est pourquoi nous considérons que l’occupation des bâtiments et des logements vacants est nécessaire pour demander leur mise à disposition pour les Roms et toutes les personnes sans logement, et nous soutiendrons toute initiative allant dans ce sens, que les bâtiments appartiennent au public ou au privé.

Aujourd’hui, le collectif de la Patate Chaude occupe de nouveau un bâtiment avec des personnes sans logement, en demande d’asile, qui ont été expulsées d’un dispositif d’urgence. La maison appartient cette fois à une entreprise privée, elle est vouée à être détruite pour en faire… un complexe hôtelier ! Ce genre de projets vise encore à attirer des riches dans les zones proches du centre ville et à repousser les pauvres dans les zones périphériques, c’est ce qu’on appelle la gentrification… nettoyage du centre ville. Alors que la nécessité de logements à des prix abordables est sans cesse grandissante, ce sont de tels projets qui sont privilégiés…
Nous occupons cette maison pour revendiquer le droit à chacun et chacune d’avoir un logement digne de ce nom.

* il est du devoir de l’Etat de loger les personnes en demande d’asile.

Le collectif  « la Patate Chaude » link

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