Article de Xavier Lalu, publié le 29 février, sur carredinfo.fr:
Le jeu du chat et de la souris continue entre militants du CREA et forces de l’ordre. Hier, le collectif a rendu public l’occupation du 5 rue Goudouli, rue bordant l’arrière du bâtiment de l’AFPA, première base du CREA et du GPS. Une première tentative d’occupation de cet immeuble s’était soldée par une évacuation musclée en octobre dernier.
Bataille juridique
Après l’issue mouvementée de l’occupation d’une partie de l’ancien palais des congrès au Ramier, les militants du Collectif de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion ne désarment pas. Dans un contexte d’expiration du plan grand froid et de la campagne « zéro enfants à la rue », le 5 rue Goudouli a été à nouveau « réquisitionné ». Cette action signe un nouvel épisode concernant cet immeuble. En effet, en octobre dernier, plusieurs militants avaient occupé les lieux avant d’en être expulsés quarante-huit heures plus tard. Non sans tension d’ailleurs, le GIPN de Bordeaux ayant été dépêché sur les lieux. (Voir le reportage de TLT)
Une bataille qui se mène dans la rue mais également à coup de procédures judiciaires, qui mènent aujourd’hui à une situation ubuesque selon les militants. « Lorsque nous avons été expulsés à l’automne dernier, la police a prétexté une dégradation, seul motif pour passer outre une décision du tribunal administratif ». Or selon Matouf, un membre du collectif, ces dégradations ne seraient pas « de leur fait mais dues aux actions de la police. » Le collectif a donc porté plainte pour violation de domicile. Une plainte est déposée et acceptée en début de semaine via un récipissé daté du 27 février dernier.
Cinquième bâtiment réquisitionné
Résultat de la délivrance de ce document : le collectif a désormais officiellement pour adresse le 5 rue Goudouli mais est toujours menacé d’expulsion. « Ce que nous voulons, c’est qu’une vraie procédure soit engagée au tribunal administratif. Autrement dit, que la police respecte la loi. » Cette dernière est présente sur les lieux depuis la fin de l’après-midi hier. En attendant une possible expulsion crainte par les occupants, le collectif compte installer cinq familles de plus dans l’immeuble ainsi que des personnes précaires.
Cette occupation porte ainsi à cinq le nombre de bâtiments réquisitionné par le CREA qui héberge aujourd’hui une vingtaine de familles. Selon l’association, 150 personnes et une trentaine de familles vivraient à la rue à Toulouse."